Le refuge de l’Aigle en septembre 2014
Parmi les CTG il y a de vrais alpinistes, et des amoureux de la montagne qui ne demandent qu’à les suivre pour des aventures inoubliables vers les pics blancs qui nous entourent. En ce début septembre, un créneau météo exceptionnel (surtout cette année…) a donné l’idée à André d’organiser une petite escapade au pied de la Meije, au refuge de l’Aigle, refait à neuf cette année.
Il y a 5 ans, quelques uns avaient fait l’aller-retour dans la journée. Cette fois, pour en profiter davantage, une nuit au refuge était réservée. Aujourd’hui, des vrais montagnards il y en avait 5 : André, Jules, Serge, Vincent et Jean, qui emmenaient avec eux 2 novices en alpinisme : un autre Jean, aurienchon d’adoption et ami de Serge, et votre serviteur qui bien que Grenoblois depuis un peu plus de 25 ans n’a guère eu l’occasion jusqu’à présent de côtoyer les aiguilles et les glaciers.
Nous sommes donc partis du pied du col en fin de matinée, frais et bien équipés, avec pour objectif d’arriver avant 18h30 … pour la soupe … eh oui, dans un refuge on mange tôt, on se couche tôt et on se lève tôt – au moins ceux qui partent en course. Serge nous ouvre le sentier de son pas entrainé … et je peux vous dire que derrière, on comprend vite que les jambes vont être sollicitées !!!
Rapidement, les altitudes défilent : départ 1660, 1ère pause glucides à 1950, col de l’Âne 2370 pause ravito … dur, dur, … je pense sérieusement à redescendre, mais grâce aux encouragements et à l’aide des costauds, on repart tous vers la brèche et les parties plus techniques de l’aventure. Vers 2600, petit moment d’hésitation au moment d’attaquer les rochers, mais nous retrouvons vite le balisage rouge grâce à quelques coups de piolet pour creuser une dizaine de marches au bout d’un névé gelé. nous arrivons ensuite rapidement à 2800 au pied de la brèche. Le ralentissement du rythme et l’allègement de mon sac m’ont permis de reprendre du souffle et des forces, mais là, en levant les yeux, je sens que c’est d’un guidage précis dont je vais avoir besoin pour atteindre la crête. Heureusement, André puis Jules sont toujours là pour me coacher avec tellement d’efficacité et de bienveillance que ce passage jusqu’à la vire Amieux s’avère plus facile et moins éprouvant que les portions précédentes.
Nous sommes à 3050, c’est la dernière pause, on s’équipe – baudrier et longe – pour se sécuriser sur le câble, et on descend vers le glacier 50m en contrebas. Au moment de chausser les crampons, je m’aperçois que j’ai laissé mon appareil photo au point d’équipement, je vais devoir remonter … mais, comme d’habitude, Jules est là … et se propose aussitôt pour remonter le chercher. Par chance, il rencontre rapidement un couple qui nous suivait et qui, ayant compris la situation, avait pris mon appareil pour l’emmener au refuge. Décidément c’est mon jour de chance.
Il nous reste une heure d’ascension sur le glacier pour les 400 derniers mètres, à la fois durs et tranquilles, car si le souffle est court en raison de l’altitude, la proximité de l’objectif élimine le stress et donne le courage nécessaire aux derniers efforts.
Nous sommes au refuge, il est 18h, c’est tout simplement sublime ! La Meije se dresse devant nous, la lumière est sensationnelle, place aux photos, je sais déjà que je n’oublierai pas ce moment.
Les costauds sont attablés depuis longtemps devant une grande bière, nous nous joignons à eux, c’est Vincent qui régale ! … pour Jules ce sera un coca ! L’ambiance dans un refuge de haute montagne n’est semblable à aucune autre : on scrute les arêtes pour apercevoir les cordées qui progressent, on attend le coucher du soleil … ou le repas, et on admire tout ce qui nous entoure : les glaciers avec leur chao de trous et de glace, les rochers, les sommets, les précipices, les oiseaux … mais regardez plutôt les photos, elles en disent bien plus que les mots.
Le repas commence par un apéro offert par le patron après qu’il nous ait gratifié d’un petit air d’accordéon … ses yeux quand il joue en disent long sur la qualité de sa vie et son bonheur d’être là. Le repas qu’il nous a confectionné est excellent : soupe de lentilles, poulet mijoté dans une sauce parfumée avec du riz, fromage de Villar et gâteaux au chocolat et au noix, le tout à volonté. Seul le pain n’est mis sur la table qu’avec le fromage pour l’économiser un peu : le patron le fait à la main, une fois par semaine. Le refuge est ravitaillé une fois par mois par hélicoptère, y compris pour l’eau car le puis est souvent gelé. Au milieu du repas, le soleil s’est couché … pas question de rater ça! On lui pardonne, ça fait partie des choses qu’on ne reverra pas de si tôt.
Pas de repas en montagne sans génépi, le moment est venu d’apprécier celui que Serge et André ont apporté, et d’en faire profiter nos voisins de table : 3 jeunes militaires belges des commandos de montagne en mission d’entrainement, visiblement ravis de passer ce moment en notre compagnie. Pour Jules ce sera une grande tisane de verveine : régime de faveur pour le remercier du coup de main qu’il a donné à la vaisselle, c’est ça la vrai convivialité!
Je vous l’ai déjà dit, en montagne on se couche tôt : à 10h tout le monde au lit, non sans avoir été admirer, juste avant, le lever de la lune …
En ce qui me concerne, il était illusoire d’espérer dormir, tant l’excitation d’être là et l’altitude me gardait les yeux grand ouverts. Peu importe, le confort des matelas et des couettes neuves, et la faiblesse des ronflements, gardaient à la nuit son calme réparateur. Les 2 cordées que nous avions observées sur l’arête nous avaient rejoints. Nous étions 35 dans ce petit cube de bois et d’acier accroché à son rocher, et le calme était impressionnant. Dans la nuit, André est sorti pour profiter du clair de lune, le froid et le vent ne lui ont pas permis de rester bien longtemps à l’extérieur, mais il m’a confié à son retour que le spectacle valait le courage de se lever …
Peu de temps après, la voix du patron s’est élevée : “bonjour, il est 5h30”. C’était bien sûr le signal attendu par tous ceux qui souhaitaient faire une course, et la pièce s’est bientôt remplie d’une bonne odeur de café et de pain grillé … nos ambitions étant beaucoup plus modestes nous avions décidé d’un lever vers 7h30, heure estimée du lever du soleil. Le vent était un peu tombé quand l’horizon s’est éclairé à l’est, et nous avons tous profité longuement de cette lumière de l’aube qui confère aux glaciers et aux rochers toutes ces nuances de rose orangé … quel spectacle !!!
C’est avec le glacier dans la tête que nous avons pris le petit déjeuner, avec au passage une confiture maison poire-noix à s’en lécher les babines. Nous avons ensuite vite rechaussé nos crampons pour un petit tour sur le glacier, histoire de profiter encore un peu de cet environnement magique avant de redescendre dans la vallée.
Il était déjà 11h30, quand nous avons commencé la descente, après un dernier passage au refuge pour récupérer nos sacs et prendre congé de ses hôtes si accueillants. Du refuge à la vire Amieux, le glacier du Tabuchet n’est pas très pentu, et nous rejoignons sans difficulté le câble qui nous permet de nous assurer pour retirer nos crampons et remonter vers la brèche.
Nos guides avaient repéré à l’aller des traces de descentes par une succession de névés qui évitaient les passages délicats dans les rochers. Après confirmation au refuge de l’intérêt de cet itinéraire en descente, la décision fut vite prise de l’utiliser. Nous avons donc rechaussé nos crampons en haut de la vire, pour descendre au maximum dans les névés, mais comme par endroit la pente était un peu forte, Jules et Serge ont choisi d’assurer avec une corde les petits nouveaux … qui se sentaient un peu stressés …
Après un bon casse-croute sur un rocher et un dernier névé, cette fois sans assistance, nous rejoignons sans autre difficulté notre sentier de montée.
C’est là que j’ai compris ce qu’entrainement veut dire … j’étais de toute évidence le moins bien préparé à une telle aventure physique, mes petites jambes avaient bien du mal à suivre le rythme, et j’ai du à nouveau accepter l’aide de toute l’équipe pour m’alléger et terminer la descente sans dommage. Un grand merci à tous d’avoir rendu possible cette superbe expérience.
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