Dans un coin perdu des montagnes….

un petit haut alpin chantait son amour……..

En ce jour férié du 8 mai 2023, un vieux haut alpin amoureux de ses montagnes, avait proposé à ses amis CTG de leur faire découvrir la beauté de la vallée du Valgaudemard au printemps.

15 CTG sont au rendez vous sur la place de Corps à l’heure prévue et partent à toutes enjambées dans la partie fort inclinée ( pente descendante à 12 % ) de la RN 85 qui file vers St Firmin. J’avais préconisé de remonter le vallon de la Severaisse par sa rive gauche en empruntant la D 16 , quelques hectomètres après le franchissement de cette rivière qui est un affluent du Drac.

Cette petit route peu fréquentée traverse les hameaux de St Jacques en Valgaudemard, le Séchier, l’Ubac. Elle est balisée “voie douce”avant de retrouver la D 985 A au hameau le Roux. La suite est tout aussi bucolique avec la traversée des villages de Villard Loubière, les Andrieux ( village qui ne voit pas le soleil pendant 3 mois l’hiver), puis la chapelle en Valgaudemard, village réputé pour ses tourtons à la pomme de terre, aux pommes ou aux pruneaux que l’on peut se procurer en passant, chez quelques habitants du coin.

En ce lieu, nous sommes à 1000 m d’altitude et nous savons que nous devons nous rendre au refuge du Gioberney, altitude 1700 m et à une distance de 9 km ….sauf qu’un habitant du village qui fait du vélo avec ses enfants nous dit que notre but ne sera pas possible aujourd’hui….pour cause de route impraticable et interdite à toute circulation pour cause d’effondrement ….depuis le 3 janvier dernier….

J’avais bien eu connaissance de cet accident géologique en janvier dernier, mais je pensais qu’en 4 mois, les travaux seraient terminés…ou tout au moins bien avancés et que l’on pourrait passer à vélo, surtout un jour férié ou les ouvriers sont en repos .

Comme St Thomas, les cyclos ne croient que ce qu’ils voient. Nous avons donc vu la barrière au niveau du hameau du “Rif du Sap” , même une double barrière , la doublure faisant bien 4 m de haut , plus des panneaux “danger de mort”, ” interdiction”, et l’on comprit que nos casques légers ne feraient pas le poids face au chutes de blocs imprévisibles.

Pour nous rassurer de notre manque de témérité, nous calculâmes même de montant des amendes cumulées si la maréchaussée avait vent de notre projet contrarié et intervenait en nous voyant forcer le barrage….

Et puis, si pépin de santé ou mécanique, pas de pompier pour nous venir en aide et rapatriement en hélico à 50 € la minute .

Puisqu’il en est ainsi, nous pique niquerons sur le site près d’un promontoire, en haranguant les quelques cyclos qui comme nous, vont voir de près l’étendue de la catastrophe.

A la halte café chez l’hôtel de l’Olan à la Chapelle en Valgaudemard, le patron est pessimiste quant à une ouverture de la route vers la fin juin .

Un écriteau en patois devant son établissement, signale qu’ici on mange bien et l’on dort bien…Notre journée de vélo ne peux pas finir en queue de truite de la Severaisse !

Une discussion s’ouvre et le choix binaire est soit l’ascension du col du Noyer , du Champsaur au Dévoluy, soit le col des Festraux qui était prévu …plus une extension au sanctuaire de Notre Dame de la Salette pour ceux qui s’en sentent le courage…

Arrivés au sanctuaire, notre pensée vagabonde nous encourage à faire un voeu : que l’esprit saint redonne vie au plus vite à la petite route du Gioberney martyrisée .

d’après le parc national des Ecrins, les travaux sont en cours depuis début avril…

cascade du voile de la mariée près du refuge du Gioberney