Séjour de mise en jambes – 4 au 12 avril 2015
La randonnée des Vignobles à peine terminée, nous voilà déjà en partance pour Forcalquier où une bonne cinquantaine de CTG participent à la traditionnelle randonnée du samedi nous permettant déjà de découvrir quelques attraits de cette superbe région par un parcours oscillant entre plaines fertiles et collines provençales aux senteurs estivales
Mais parlons plutôt de cette « semaine de mise en jambes », instaurée depuis l’an dernier et qui cette année, hasard du calendrier, fait suite au week-end de Pâques.
Cette année, j’ai eu l’honneur et l’avantage de préparer des parcours au départ de notre hébergement, la Maison Familiale de Vacances Les Bories. Je vous laisse apprécier depuis le lien internet qu’il s’agit en fait d’un vaste complexe avec chambres, gîtes, piscine, tennis, etc… niché au sommet d’une côte à 17 % (pas précisé sur le site, ça !) et que le CTG avait déjà fréquenté une quinzaine d’années auparavant.
Certes un peu défraichi, cet hébergement s’est finalement révélé idéal par sa situation, son calme et la gentillesse de son personnel (dont un excellent cuisinier !).
J’avais donc préparé une quinzaine de parcours (dont une dizaine pour le séjour de mise en jambes) pour que tous puissent y trouver leur compte. Et c’est bien ce qui s’est passé, avec quelques improvisations dues à la coupure de la route de la Montagne de Lure, encore enneigée, et à l’ajout d’un aller-retour du côté de Majastre par notre expert en « coins paumés mais sublimes », j’ai nommé Daniel Cattin.
C’est donc par des matinées très fraîches et des journées de plus en plus chaudes que nous avons pu découvrir les villages de caractères qui font la renommée de cette région ainsi que ces petites routes secrètes repérées de longue date par l’examen des cartes IGN en ligne et dûment enregistrées dans nos GPS ou surlignées sur les cartes Michelin pour les traditionalistes.
Je ne les décrirai donc pas ici mais leur situation perchée nous a souvent obligés à monter de beaux coups de cul souvent compensés par la terrasse accueillante des nombreux Bistrots de Pays qui jalonnent cette région. Dommage que celui de Niozelle ait été systématiquement fermé aux heures où nous y passions !
De Forcalquier à Saumane la Rotonde en passant par Malefougasse, Valensole et Esparron de Verdon, sans oublier Manosque (et sa circulation infernale !), nos pédalées nous ont amenés dans tous ces lieux qui évoquent les olives, la lavande et les cigales même si ce n’était pas encore la saison. 50 à 100 km par jour pour 400 à 1500m de dénivelée étaient nos menus quotidiens et nous en avons bien profité car après les frimas du matin notre peau subissait chaque jour les assauts d’un soleil de plus en plus redoutable.
Mis en appétit, nous avons particulièrement apprécié des repas du soir, servis dans une grande convivialité dans une salle à manger dont nous étions la plupart du temps les seuls occupants. On se souviendra du formage de Banon (costaud !) du sentier du barrage de la Laye (empierré !), de la route en corniche du côté de St Etienne les Orgues (perchée !), de Puimichel et ses coupoles d’observatoire astronomiques (aérien !), sans parler de celles de St Michel… l’Observatoire (de Haute Provence), de Gréoux les bains et son château (tout en haut !), d’Esparron et son lac (bleu !).
Mais je tiens à conclure par une mention spéciale au circuit du dimanche 12, que nous avons parcouru à 7 alors que la plupart étaient déjà rentrés : il s’agit de la magnifique boucle au départ de Volonne, passant pat St Geniez et le col de Fontbelle. J’ai rarement ressenti cette impression de puissance et d’âpreté de la nature, autant qu’entre St Geniez et Authon ! L’altitude est modeste (autour de 1200 m) mais le spectacle est grandiose. Après le passage par 2 défilés taillés dans le calcaire après Entrepierres et à la Pierre Ecrite, nous arrivons à St Geniez surprenant village au milieu de nulle part où seul le sifflement des planeurs vient rompre un silence monacal. La route en corniche révèle alors des vues lointaines sur la Provence, dans un paysage de plus en plus minéral et déchiqueté. Le grondement du Vanson résonne 400m plus bas dans une combe de la montagne de Melan. Non loin de là se dresse la cime des Monges encore enneigée. Cet ensemble dégage une telle force qu’on se sent bien petit face à ce spectacle. Mais il est temps de plonger sur Authon en admirant au passage l’œuf de pierres sèches placé dans un lacet de la route. Il s’agit d’une sculpture d’Andy Goldsworthy spécialiste du « land art » (œuvres d’art dans la nature) appelée Sentinelle d’Authon. Un gîte nous accueille pour le café avant l’ascension finale vers le col de Fontbelle dont la cime ressemble au Bavella en Corse : pins et falaises calcaires. La descente s’effectue par une route étroite mais impeccable (Rallye de Monte-Carlo oblige !) dans un paysage redevenu plus hospitalier et pastoral.
C’est donc avec une certaine nostalgie que nous nous séparons autour d’un verre en rêvant déjà de notre prochain séjour plein de belles promesses : La Corse du Sud
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