Pâques en Provence 2017 – Uzès et Vénéjan
Une quarantaine de CTG étaient présents cette année sur les routes du Gard du 15 au 17 avril.
La météo nous annonçait 3 jours un peu frais agrémentés d’un vent parfois soutenu mais sous un soleil d’azur et c’est bien ce que nous avons trouvé dans cette belle région que je connaissais peu jusque-là.
Je tiens tout d’abord à dédier ce récit à Fabienne, victime d’une étrange amnésie ayant rayé la journée de samedi de sa mémoire pourtant très vive habituellement !
Samedi 15 avril
J’avais donné rendez-vous à 10h à Chusclan pour prendre le départ de la rando organisée par le club local, sur le parcours des 50 km, la plupart des copains étant parti sur les 100 km.
Peu de monde semble-t-il cette année et encore moins à 10h pour le café qui précède nos modestes efforts. Une route bien défoncée nous attend au départ avant le rejoindre l’interminable et très fréquenté déviation de Bagnols-sur-Cèze pendant près de 10km. Mais qu’importe, nous sommes heureux de nous dégourdir les jambes après plus de 200km de voiture. La petite route nous conduisant vers la Roque-sur-Cèze est la bienvenue et nous ne résistons pas à la visite de ce village perché au-dessus des vignes bordant une rivière que nous devinons impétueuse lors des fameux épisodes cévenols qui submergent intégralement le site des cascades du Sautadet.
Partis à 8, nous nous retrouverons à 10 puis 12 au gré des rencontres de copains partis en ordre dispersé.
Nous ne nous risquerons pas dans la rue « Rompe Cul » en restant sagement sur le parvis de l’église.
Peu après, nous laissons sur la droite la boucle supplémentaire du parcours de 100 km. Après St Michel-d’Euzet une bosse à 11% achève de réchauffer les plus frileux.
Les estomacs criant famine (pas de ravito sur cette boucle), nous partons an quête d’un village accueillant lors de la longue descente qui nous conduit vers le Rhône. Mais point de bistrot ou de boulangerie et il nous faudra poursuivre jusque sur les rives du fleuve pour dénicher un coin sympa abrité du vent et accueillant pour notre pique-nique les pieds dans l’eau.
Des noms évocateurs comme l’Ile Vieille, l’Ile au Faisant ou le Grand Crapaud nous feraient presque oublier la ligne TGV qui les traverse.
Nous délaissons la boucle optionnelle de Vénéjan, sachant que nous y reviendrons en masse le lendemain et préférons prendre une pause-café conviviale à St Etienne-des-Sorts, bourgade superbement située sur les rives du Rhône navigable. Mention particulière au bar-restaurant du village où nous sommes chaleureusement accueillis en ce jour de fermeture. Nous n’y prendrons qu’un café mais l’adresse semble excellente pour y déjeuner !
Une longue ligne droite sur une route très rugueuse avec, par bonheur, un bon vent dans le dos, nous conduit jusqu’à la centrale électrique Phénix jouxtant le site nucléaire de Marcoule où travaillent 5000 personnes. Ultime récompense, le col de Codes et Pierredon (67m quand même) tombe dans notre escarcelle juste avant la descente sur Chusclan, village superbement entretenu grâce aux subsides du nucléaire et à la richesse de ses vignobles renommés.
En route (motorisée) pour le Moulin Neuf, distant d’une quarantaine de km. En partant de double Jean-Pierre J. J’apprendrai plus tard qu’il a passé la nuit précédente à Bagnols après être resté coincé dans les bouchons de la vallée du Rhône, la veille au soir !
Le centre du Moulin Neuf qui nous accueille cette année à proximité d’Uzès, est un camping-village de vacance niché en pleine nature. Donc peu de distraction et dodo à 9h30…
Dimanche 16 avril
Vers 8h le petit déjeuné est déjà bien avancé mais j’ai donné rendez-vous à 9h30 aux Roues Cool pour un départ de Cavillargues, 15 km vers le nord. Bonne décision si j’en juge par la mine (déjà) défaite de certains qui auront affronté les bosses et surtout le vent de face dès le départ.
Partis à 4, nous retrouvons un groupe de 5 qui nous accompagnera jusqu’à Vénéjan et au-delà. La route est vallonnée mais sans excès et le vent nous laisse tranquille ! Quelques senteurs méditerranéennes embaument l’atmosphère alors que nous descendons sur Bagnols où Le GPS s’avère fort utile pour la traverser sans encombre ni encombrements (de bagnoles bien-sûr). Nous passons à proximité de l’hôpital ou séjourne bien malgré elle, Fabienne qui ne souvient encore de rien. Nous avons une amicale pensée pour elle, puis un mini tunnel sous la voie ferrée nous conduit déjà dans la campagne.
Plusieurs terrains de camping attestent de l’intérêt touristique des rives de la Cèze, avant une bifurcation vers un bon raidard en direction de Vénéjan. A l’approche du village nous distinguons bien la Chapelle et le moulin qui dominent le village : comme à l’accoutumé, des ruelles escarpée nous conduirons vers le lieu de la concentration pascale !
Une fois encore, nous ne sommes pas déçus : pourcentage, pavés, vieilles pierres, tous les ingrédients habituels caractérisent ce rendez-vous annuel. Il est vrai que l’endroit est bien choisi, un vaste plateau accueille dans problème la cohorte des habitués et des nouveaux. Après l’enregistrement, sandwiches, fruits, vin rosé et rouge nous rassasient avant d’assister aux discours des édiles locaux et de notre nouvelle présidente. L’expo de vieux vélo relativise notre performance et nous voilà prèts à reprendre la route, non sans avoir écoulé les 15 kg de flyers du BRA convoyés par notre président.
J’ai de plus en plus de succès et je ne compte plus de nombre de CTG qui nous accompagnent cet après-midi. Sans doute la promesse (tenue) d’une route peu fréquentée permettant la découverte des cascades du Sautadet. D’abord « interdite sauf ayant droit » puis « sans issue » et enfin qualifiée de « dangereuse », elle nous conduit cependant fort agréablement au plus près du site (canyons et chutes d’eau) pour y réaliser de belle photos.
Un nouveau passage à la Roque sur Cèze permet aux pressés d’hier de la visiter aujourd’hui et au terme d’une bonne côte nous descendons sur la Bégude où des itinéraires se séparent. Le nôtre continue vers Sabran que nous atteindrons après une grimpette de 200 m. Ce village est dominé par les ruine d’un château du 12ème siècle surmonté d’une madone imposante, véritable vigie sur la vallée de la Cèze (et 7 départements parait-il).
Après une dernière route « interdite » une belle descente le long d’un ruisseau qui affleure la route nous ramène vers Cavillargues.
Ayant oublié mon bidon le matin et le rosé du midi n’étant pas parvenu à étancher ma soif, quelques bières suivies de l’apéro club du soir et ses Kirs traditionnels précèdent un bon dîner également arrosé. Il est donc temps de se coucher au terme d’une veillée gardoise, à … 22 heures.
Lundi 17 avril
Rendez-vous à 9h pour tous après avoir soigneusement rangé les mazets (nos gîtes du week-end) et rempli les voitures.
Nous nous scindons en 2 groupes bien espacés pour prendre la route du Pont de Gard. Il fait frais mais par bonheur j’ai déniché une bonne montée à plus de 12% dans le beau village de St Siffret. La pente est si raide que la sacoche de Jean-Claude glisse de son porte bagage sans qu’il s’en aperçoive. Elle sera retrouvée par un habitant qui eut la présence d’esprit de d’appeler l’épouse de Gérard dont le numéro se trouve dans l’agenda du téléphone de Jean-Claude (allez comprendre !).
Une route improbable puis plus civilisée nous fait traverser de beaux hameaux au flanc d’une colline dont les sources alimentaient jadis l’aqueduc du pont du Gard. Un superbe patrimoine de fontaines et de lavoirs atteste de cette omniprésence de l’eau. Cloclo nous fait une démonstration…émouvante du travail des lavandières.
L’accès au site du Pont du Gard est facilité par une piste cyclable et par chance une opération promotionnelle « garrigue en fête » nous permet un libre accès au site après palpation et fouille bienveillante par les vigiles de rigueur en ces temps perturbés. N’étant pas venu depuis mon enfance, j’en prends plein les yeux. Musée, boutique, restaurant, olivier millénaires, attractions, orchestre, marché. C’est un véritable parc de loisir qui s’ouvre à nous. Le pont est mis en valeur et nous déambulons tranquillement vélo à la main, là même où les voitures circulaient autrefois. Presque tous vêtus de nos maillots bien identifiables, nous ne passons pas inaperçus !
Après moult photos et un ravito au marché bienvenu, nous échappons à la cohorte des visiteurs qui affluent en masse pour prendre une petite route que je suis fier d’avoir déniché lors de la préparation du parcours. Une barrière contournée puis 200m de piste nous amène sur la route touristique qui longe les Gorges du Gardon. Encore quelques raidards pour pimenter le parcours et nous admirons les ponts imposants qui enjambent une rivière qui semble bien inoffensive mais dont les crues son cataclysmiques.
Au pont St Nicolas une plaque atteste d’un niveau de crue 3m au-dessus du pont qui fait bien déjà ses 20m de haut. Et ce n’est pas de l’histoire ancienne comme l’atteste cette vidéo de 2002.
Grace à Francis nous trouvons un endroit idéal pour pique-niquer au bord du Gardon avec une vue impressionnante sur le pont. Avec Véronique, il se livre même à un bain de pied.
Au retour nous traversons Blauzac qui accueille un gigantesque vide-grenier puis Arpaillagues. Une belle route plantée d’une double rangée de platanes (permettant parait-il aux troupes Napoléoniennes de marcher à l’ombre) nous conduit au pied d’une dernière bosse (10% tout de même) permettant un accès direct au centre-ville d’Uzès ou nous savourons un café sur la Place aux Herbes. Jean-Jacques ayant reçu un rappel à l’ordre de Véronique qui s’impatiente, nous filons au Moulin Neuf au plus court pour terminer le séjour et rentrer à la maison.
Encore un superbe week-end de Pâques où de multiples parcours auront permis à tous d’y trouver leur compte.
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