Pâques en Provence 2023 avec les CTG à Buis les Baronnies
Au cloitre des Dominicains, 7h, l’heure de la prière, Bérengère est déjà prête !
À Sault, dans la fraîcheur matinale, pour la randonnée organisée par le vélo club saltésien, outre ceux d’hier soir, je retrouve les copains Patrick, Albert, Jean-Paul et Évelyne, Bernard, Odile et Alain …
Pour le 60, on forme un groupe de femmes autour de frère Dominique pas mécontent de son harem. À la sortie du village, un belvédère nous offre une vue splendide sur le majestueux Ventoux. On traverse un plateau sauvage de chênes blancs, en admirant en passant le château de Javon avant de redescendre par des gorges au village de Lioux. On retrouve les cerisiers en fleurs, les oliviers. Ça remonte, ça réchauffe, ça sent bon le thym dans les chênes verts avant le beau village de Murs.
On poursuit la montée pour aboutir au col de la Ligne où nous pique-niquons. Des panneaux commentent cet endroit où se trouvaient des barrières, des murailles de pierre sèche du temps de la peste qu’on ne voulait pas voir arriver au pays de Sault. En ce temps-là, il était interdit aux femmes de s’approcher des corps de garde !
Les groupes Danie, Denis, Patrick et Jules nous rejoignent comme une famille qui ne peut se séparer. Notre groupe agrandi continue sa progression sans qu’aucun corps de garde ne nous empêche de passer !
On arrive ainsi à Saint-Hubert, la ferme auberge. On contemple le Ventoux aligné sur le Rocher de Cire des gorges de la Nesque comme un patou veillant sur lui, avant de redescendre sur Monnieux.
Un peu de plaine au milieu des champs de lavande avant d’attaquer la forteresse du village et sa belle montée débouchant sur la promenade où nous attendent les chevaliers saltésiens qui nous ravitaillent. Quel beau tour au pays de Sault sur des routes tranquilles et pittoresques. Les chevaliers sont fourbus mais heureux. Ça vaut une pause carpe diem au café de la Promenade où le Ventoux me fait un petit coucou derrière la fenêtre. On a bien franchi la ligne, seulement assailli par la lumière insolente de la Provence.
Dimanche 9 avril, jour de la concentration nationale de Pâques en Provence à Brantes. Avant de partir, Bérengère et ses étirements, inspiration, expiration. Sera-t-on inspiré ?
À la sortie du Buis par le pont sur l’Ouvèze, on prend un chemin de traverse qui nous fait rejoindre Cost. Après Eygalières, on se hisse par des lacets au col de Fontaube. Encore une belle vue sur le Géant de Provence.
Notre petit groupe s’élance vers le col des Aires, laisse Brantes pour Savoyans avant d’y revenir.
Au beau village perché, c’est l’heure de la grand-messe. Le prêtre Lamouler épaulé de son sacristain Denis accueille la foule de fidèles cyclos venue écouter la bonne parole. Frère Jules en profite pour glisser ses tracts BRA.
Un peu de vin de messe et des sandwiches nous régalent, nous les mécréants qui préférons les nourritures terrestres.
En remontant dans les calades vers l’église, on trouve des nourritures spirituelles à la librairie de Nathalie, nichée dans l’ancienne chapelle des Pénitents blancs. Outre les livres exposés, on peut admirer les anciennes photos du village et lire les Pénitents et leurs cagoules.
La messe est dite, redescendons dans la verdoyante vallée du Toulourenc jusqu’à Saint Léger avant de la quitter pour le col de Vaux. « Tu as retrouvé la forme », m’encourage Patrick avant le sommet.
Plus qu’à se laisser descendre sur Mollans sur l’Ouvèze. Dans le village, deux options soit Propiac ou Le Buis direct. J’opte pour le parcours direct avec le groupe de Patrick et Albert. Ça laisse le temps de flâner dans le village médiéval.
Après la magnifique fontaine au dauphin devant le bassin sous des arcades, on s’avance vers le campanile surplombant la porte du Pont sur l’Ouvèze. Par la grande rue, je passe devant la fontaine de l’église avant de déboucher par un porche sur la route du Buis. J’ai perdu le groupe et je trouve la grande route un peu lassante à part le pittoresque village de Pierrelongue et son église bâtie sur un rocher. Vite rentrer au couvent. On a bien profité de cette belle échappée hors du couvent, maintenant il faut faire pénitence !
Lundi 10 avril, sept heures, soeur Bérengère se lève, toujours à l’heure !
Le col d’Ey, on fait la chenille dans les pins Martine, Élisabeth, Chantal, Mireille, Gérard, Hervé, Jean-Michel s’étirent le long de la montée. On bascule vers Sainte Jalle, remplit les gourdes avant d’attaquer la longue montée vers Poët Sigillat. Poët veut dire sommet et nos mollets l’ont vite compris !
C’est la première fois que je découvre ce village perché. On visite l’église, le bassin, les livres dans un petit bâtiment. On traverse ensuite pour rejoindre la route du col de Soubeyrand. Peu avant, Évelyne fait un saut de chaîne et Jean-Michel n’arrive pas à la remettre. Je les laisse et descends à Bellecombe Tarendol, pays de Barjavel.
Laissons l’auteur des Charrettes bleues se reposer en paix et entrons dans la vallée des abricotiers. On se pose à Saint-Sauveur du Gouvernet où un banc devant un lavoir nous attend pour pique-niquer.
Au bout d’un moment, Jean-Mi et Évelyne nous rejoignent. Ils ont pu réparer. Nous voilà rassurés et on peut poursuivre entre cerisiers en fleurs et abricotiers vers la Bâtie Verdun où je m’offre le raccourci dans le village qui me permet de doubler tout le monde !
On s’élève au-dessus des abricotiers pour atteindre le col de Peyruergue. Ah la bonne descente vers Saint-Auban où on longe la vallée de l’Ouvèze, des gorges avant Saint Euphémie. Là, un coup de fusil nous arrête. C’est Martine qui a éclaté du pneu arrière. Une fois réparé, on peut continuer notre descente des gorges de l’Ouvèze à travers les oliviers. Le groupe veut faire la boucle du bas du col d’Ey. Nous avec Bernard, on est plus sage, on se contente de prendre Le Buis direct. On les attend au bas du col auprès des sages oliviers millénaires.
Une fois tout le monde à nouveau réuni, on laisse les campeurs à la Fontaine d’Hannibal et nous retrouvons au bar des Négociants pour boire un coup après ce court séjour mais intense et riche en paysages pittoresques, en villages perchés, en rencontres. Je regrette le bon groupe qu’on s’était formé avec Martine, Élisabeth, Chantal, Mireille, Dominique et Brigitte. J’en pleure comme des soeurs que j’ai du mal à quitter.
Zoé Jouveau
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