Balade dans le Géopark du Chablais – 12 au 14 juillet 2020
La région du Chablais est unique du point de vue géologique. Le territoire du Chablais a intégré le réseau des Geoparks mondiaux UNESCO en mars 2012. Il s’étend de la rive sud du Léman jusqu’aux sommets des Portes du Soleil (Morzine-Avoriaz, Les Gets)
Pensant 3 jours nous avons parcouru le Bas Chablais puis le Haut Chablais nous procurant ainsi une bonne vision de ce territoire aux nombreux cols appréciés des cyclistes.
En ce dimanche 12 juillet, nous sommes donc 23 avec Marcel notre chauffeur efficace et dévoué, compagnon indispensable de nos randonnées itinérantes, à nous retrouver sur le parking de l’église d’Amancy. Nous connaissons bien ce lieu qui fut également notre point de départ d’un séjour dans les Aravis et le Bargy.
Après avoir résolu dans la douleur quelques soucis mécaniques (et physiques) de notre ami André, nous prenons de départ en direction de Bonneville et la région du Faucigny. Une première côte à 3-4 % permet un échauffement progressif jusqu’à Peillonnex. Puis Viuz-en-Sallaz où une petite route qui n’avait l’air de rien nous conduit à un raidard de 14% : Daniel a prévu un entrainement dit « fractionné » mais il y a certaines fractions dont on se passerait volontiers !
Un petit ravito à Bogève précède le pique-nique au col du Perret où la chaleur commence à se faire plus lourde. Le grand parcours part vers le col de Ludran par une belle route en balcon tandis que le « petit » va rallier Habère-Lullin avant de rejoindre le grand. Boëge nous accueille pour un café avant d’emprunter une fantaisie escarpée dont Daniel a le secret pour explorer le versant sud-est d’une montagne sans nom avant de rejoindre la route du vallon des Habère(s) quelques kilomètres plus loin.
Au-dessus d’Habère-Poche nous retrouvons les copains du petit parcours et nous décidons d’un commun accord de faire l’aller-retour vers le col de Cou qui offre une vue panoramique sur le Lac Léman.
Laissant nos copain(e)s à leur appétit de col nous sommes 3 à les laisser franchir les pentes escarpées du col des Arces puis du col des Fruits pour certain(e)s. Quant à nous, passage par Habère-Poche avant de franchir le facile col de Terramont puis de nous confronter aux pentes raides d’Hirmentaz où nous passons la nuit.
Daniel en arrivant à l’hôtel d’Hirmentaz
Ah oui, j’oubliais une crevaison de mon pneu arrière « Gator Skin » tout neuf, sur la bande de roulement par un vulgaire silex : la qualité n’est plus ce qu’elle était… Par bonheur Hervé est parmi nous et malgré ma super pompe à manomètre récalcitrante, il répare en 2 temps trois mouvements !
L’Hôtel des Skieurs est sympathique et donne directement sur le domaine skiable. L’excellent repas quelque peu roboratif nous impose une marche digestive qui nous conduit jusqu’à un promontoire, 100 m au-dessus de l’hôtel, d’où nous jouissons des dernières lueurs du coucher de soleil se mirant dans les eaux dorées du Léman.
Le lendemain nous pénétrons dans le haut Chablais via le val d’Abondance, précédé d’une fraiche descente de 12 km. De multiples options s’offrent à nous aujourd’hui et je choisi d’explorer le col de Bassachaux et son muletier vers les Lindarets.
Mais revenons au départ ou plutôt à l’ascension de la première bosse nous conduisant à la Vernaz. Marick très hésitante nous suit d’abord vers le Val d’Abondance avant de se raviser et de poursuivre directement vers Morzine, terme de l’étape du jour. Un second groupe se dirige vers les Gorges du pont du Diable avant de remonter le cours de la Dranse de Morzine en passant par Le Biot, histoire d’éviter la départementale trop fréquentée en ce weekend de 14 juillet. Dans la descente, Véro ne peut éviter un trou fatal à son pneu et précipitant sa chute. Elle en sera quitte pour une belle frayeur et 3 points de sutures. Ce groupe poursuivra ensuite par le col de la Joue Verte en passant par les usines à touristes que sont le Lac de Montriond et Les Lindarets avec ses chèvres conditionnées pour les accueillir au milieu de la route !
La Chapelle d’Abondance
De notre côté nous sommes également confrontés à un trafic peu agréable dans ce val d’Abondance qui relie la France à la Suisse par le Pas de Morgins. Heureusement, Daniel nous a concocté une échappatoire dont la pente contraste avec la monotonie de la route principale.
A la hauteur de La Solitude 3 courageux nous quittent pour le col du Corbier avant de franchir, eux aussi, le col de la Joue Verte via le lac, les chèvres, etc…
Nous poursuivons donc vers La Chapelle d’Abondance où la beauté des chalets « suisses » et la cylindrée des voitures annoncent la Suisse toute proche. A Chatel, nous nous détournons enfin de la route principale pour prendre la direction du col de Bassachaux. Un étang bordé d’un ruisseau offre un décor idyllique pour notre pique-nique. Toilettes, eau, poubelle et café à 500m, tout pour satisfaire le cyclo !
Café à Pré-la-Joux
Le site de Pré la Joux semble être un haut lieu du VTT de descente tant sa fréquentation est importante.
Nous ne nous y attardons pas pour savourer les 10% de pentes qui nous attendent dans un enchaînement de lacets heureusement ombragés. Les chalets de Plaine Dranse ravient également les amateurs de sensations fortes (VTT de descente, tyroliennes vertigineuses) et alors que la pente semble faiblir, l’approche du col nous réserve encore un bon raidard !
Au col de Bassachaux
Nous avons donc bien mérité notre gravel :
4 km d’abord sur une belle piste très aérienne où la vue porte sur le col de la Joue verte et le domaine skiable de Portes du Soleil.
Après 2 km nous plongeons sur une piste rocailleuse où nos talents d’équilibristes sont mis à l’épreuve avant de rejoindre une piste de ski large et caillouteuse où l’adhérence devient précaire sur une pente avoisinant les 30%.
De nombreux vététistes nous frôlent à grande vitesse nous faisant remarquer que nos vélos ne sont pas adaptés, mais comme le dit Daniel, c’et plutôt la piste qui n’est pas adaptée à nos vélos ! Nous perdons ainsi plus de 300m dans les 2 derniers kilomètres.
Au Lindarets, nouvelle scission du groupe : nous somme 3 à descendre directement sur Morzine, laissant nos amis monter au col de la Joue Verte. Ils rejoindront ainsi le « petit parcours ». Les chèvres attrape-touristes nous accueillent donc dans ce surprenant village.
L’enfilade de lacet qui suit n’est que pur bonheur sur cette route au revêtement impeccable. Une halte pour admirer la cascade d’Ardent et nous voici au lac de Montriond où de nombreux estivants se prélassent sur les pelouses.
Le décor est néanmoins magique et rappelle les lacs canadiens. Nous longeons à pied le versant à l’adret avant de reprendre la route vers Morzine où une surprenante passerelle enjambe le vallon de la Dranse à une hauteur de plus de 35m.
L’hôtel des Fleurs sera notre hébergement du soir, plutôt vieillot mais bienvenu !
Le dernier jour commence comme la veille sous quelques nuages ne masquant pas le soleil mais point d’échauffement car après courte bosse nous bifurquons vers le col de l’Encrenaz une belle va…ie, la plupart du temps à 10%, sans compter qu’une descente qui impose ensuite du 14 %
Malgré tout, nous nous retrouvons tous au sommet mais même la descente est coupée par une sèche remontée. Nos efforts sont cependant récompensés par un magnifique paysage de « montagnes à vaches » verdoyant à souhait. L’épouvantail du jour se dresse à présent devant nous : le col de la Savolière. Il s’agit en fait d’une montée bien régulière, certes à 9% de moyenne mais pas trop longue et sur une bonne route.
Nous débouchons à la station de Praz le Lys, intéressante aussi bien pour les fondeurs que pour les Alpins. Son plateau à 1400m d’altitude est entouré de sommets frôlant les 2000m et offrant un décor ouvert très agréable. Le col de la Ramaz nous tend les bras sans s’offrir facilement à nous cependant. Regroupement et photos au sommet car il n’y a qu’un parcours possible aujourd’hui et c’est notre dernier col (sniff).
Je suis content d’avoir fait ce col dans ce sens car la descente d’une quinzaine de kilomètres en montre un côté beaucoup plus dur quoique magnifique. Certains se souviennent d’une chaleur impitoyable lors de la Cyclo-montagnarde d’Annecy, le long de la falaise chauffée à blanc du côté des galeries pare-avalanche.
Une variante de la descente nous permet d’accéder à un petit lac où nous profitons, une dernière fois, de la fraîcheur pour pique-niquer : bravo Daniel pour cette trouvaille ! La quête d’un café s’avère laborieuse et la chaleur nous étreint alors que nous rejoignons la vallée de l’Arve.
D’un commun accord nous décidons de raboter la dernière bosse pour nous rafraîchir dans un bar de Bonneville. Après quelques zigzags dans la vallée, nous rejoignons nos véhicules prudemment garés à l’ombre de l’église.
Contents d’en avoir terminé mais tristes d’en finir avec cet excellent séjour où chacun a pu trouver « chaussure à son pied » sur des routes aux paysages variés, dans une très bonne ambiance avec un groupe malgré tout homogène. Merci Daniel de nous l’avoir concocté !
Patrick Lacheau
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