Les Chambarans dimanche 13 septembre 2020
texte : Jean-Michel
photos : Albert et Jean-Paul
Les Chambarans, la France entière doit connaître. Il a suffi de suivre l’actualité pendant plusieurs années et toutes les polémiques relatives à l’installation d’un centre de loisirs. Finalement, le projet sera abandonné en juillet 2020 ! La nature centre de loisirs aura repris ses droits face au loisir domestiqué.
Plateau situé à l’ouest de Grenoble, fortement boisé et connu pour les régionaux par son camp militaire, c’est un paysage vallonné préalpin situé à environ 700 m d’altitude, très favorable à la pratique du vélo et du VTT.
C’est cette région que Fernand avait prévu de nous faire redécouvrir (ou découvrir) en nous proposant un parcours de toute beauté. Je le connais bien car habitant le nord de l’agglo, c’est mon terrain de jeu. Mais aujourd’hui, Fernand a fait fort en nous faisant passer par un chemin quasi inconnu de tous (moi en particulier) et à fort dénivelé ! Vous en aurez le détail un peu plus loin dans le récit !
Voilà le décor planté, accompagné par un beau temps estival.
Les noyers sont bien chargés cette année !
Voilà 27 CTG dont 9 dames qui se préparent sur le petit parking d’Izeron (vallée de l’Isère aval). Quelques retrouvailles et les discussions s’animent autour des sujets d’actualité…
Depuis peu la machine électrique a fait son apparition chez les CTG. Belle invention qui permet aux moins chanceux physiquement de continuer à pratiquer ce sport qu’ils affectionnent en restant dans la communauté cycliste.
Les hommes (et même les Dames) vieillissent, perdent de la force mais retrouvent grâce au vélo électrique une nouvelle vie sportive.
Bref nous voilà parti plein sud pour environ 70 km et 1100m de dénivelé.
La route s’élève d’abord légèrement sur les flancs du Vercors jusqu’à St Pierre de Cherennes, nous laissant découvrir la vallée de l’Isère. Nous effleurons le village de Beauvoir en Royans avant de franchir l’Isère, très encaissé en cet endroit. Nous laissons de côté les ruines du château Delphinal et le couvent des Carmes (XIVè), connu par son jardin médiéval, son musée des Dauphins et son bistrot ! Car on y mange des produits régionaux tout en renouent avec son histoire, l’histoire du Dauphiné. Je vous le conseille, Jean-Paul également qui me l’évoquera à 50 kmh dans la descente vers l’Isère.
Nous surplombons l’Isère en la longeant jusqu’à La Sône. La petite route serpente entre les plantations de noyers et les zones boisées. La chaleur commence à se faire sentir. La lente montée parfois ‘’casse pattes’’ vers le plateau commence. Derrière nous, le Vercors se grandit et montre sa puissance. Les rochers émergent de la forêt en se détachant sur un bleu azur. Qu’il est beau notre Vercors !
Nous traversons Chatte en passant devant le Jardin Ferroviaire qu’il faut absolument faire découvrir aux petits enfants. La petite route nous fait découvrir un paysage ‘’tranquillement tourmenté’’ et nous hisse vers Chevrières.
Les CTG devant la belle église de Chevrières
La place centrale du village ou trônent la petite église et la mairie est superbe avec ses maisons en pierres apparentes parfaitement rejointoyées. Une unité parfaitement réussie, sans doute conseillée par un confrère (sic !). Nous ne restons pas indifférents à ces petits villages qui ont pour principal attrait leur unité de construction.
Le séquoia géant de Murinais (environ 30m de haut)
Nous pénétrons avec douceur et calme sur le plateau des Chambarans. Murinais et son marché festif de produits locaux sera le dernier village avant d’atteindre le plateau. Roybon nous accueille, situé au coeur du plateau, dans une dépression que l’on atteint par une longue descente.
Nous sommes dans la haute vallée de la Galaure, aux confins de la Drôme.
La faim se faire lourdement sentir. Le plan d’eau artificiel de Roybon, traversé par un affluent de la Galaure sera notre lieu de pique nique.
Bas les masques ! Chacun(e) y va de sa critique pour cette sale période que nous vivons, lourdement chargée de contraintes et de mystère.
Après la pause, nous empruntons la route de la Croix de Toutes Aures (bien connue par les rallyes locaux) qui traverse la forêt de Chambaran. Elle monte par paliers pour atteindre l’altitude de 700m, en limite de la forêt puis descend au col à une altitude de 628m.
Toutes Aures signifie ‘’tous les horizons’’.
La plaine de la Bièvre, plein nord, tourne le dos à notre route. Face à nous, le majestueux massif de Vercors a refait son apparition, nappé dans une petite brume de chaleur. Le sud Grésivaudan nous en sépare avec ses collines préalpines, blotties devant cette impressionnante montagne. Entre les deux se faufile l’Isère. La fontaine sera très appréciée avant de repartir pour la dernière partie de la rando.
Mais là, Fernand, par sa connaissance de la région, a fait très fort. C’est un final en apothéose pour un cyclo. Juste après le col, nous descendons en direction de Vinay par une impressionnante longue descente normalement réservée aux riverains. Cette route chaotique et bardée de bourrelets d’enrobé nous mène peu avant Serre Nerpol. Nous nous engageons ensuite en direction de Chasselay.
A quelques encablures du village, juste au sommet de la montée, il faut prendre à gauche la minuscule route (n’est ce pas Marie Ange …). D’un seul coup, l’atmosphère s’assombrit. Je suis avec Evelyne et Danie qui me prévient : ça va monter fort puis très fort !
Danie sait, mais pas moi.
Devant moi, la route granuleuse semble monter au ciel, bordée de végétation qui en renforce l’impression. Je suis le dernier et j’aperçois devant moi des CTG marcher (oui il faut bien lire marcher), arque boutés à côté de leur machine devenue trop encombrante. Je me dresse sur les pédales, commence à souffler sérieusement, louvoie au risque de la chute, sue de tout mon corps et attaque la pente, quelque peu hagard. Je pense à mon 34×32 et me dis qu’il sera trop juste. La fin de la montée me paraît interminable. Le ciel est vraiment dur à atteindre. J’attaque la pente, je double celles et ceux qui marchent et c’est à peine si je les vois, les yeux rivés au bitume. La dernière partie est terrible, je souffle comme un volcan en éruption. Une dernière courbe, je lève les yeux et les aperçois tout en haut, la tête dans le ciel. Leurs encouragements sont une véritable décharge d’adrénaline. Un dernier coup de rein et je hisse la machine tout en haut, le coeur au max et même plus … le souffle fort mais pas coupé. Il y avait au moins du 16%. Les vélos électriques, et 2 ou 3 autres n’auront pas mis mettre pied à terre.
Notre Saint Bernard est à l’oeuvre, Marie exulte !
Sacré Fernand qui jubile, manifestement content de lui. Ce ne sera pas le cas de Marie Ange que nous retrouverons à Vinay et qui fulmine pour avoir raté cette montée méconnue. Au moins est-elle sûre de ne pas avoir marché à côté de son vélo !
Nous traversons Vinay, puis Beaulieu, roulons comme des dingues … (à 3 dont notre jeune homme de 84 ans qui ne m’a pas quitté dans les cols et montées) pour rejoindre le nouveau pont qui enjambe l’Isère et nous mène à Izeron.
Quelle magnifique journée, dans un paysage varié, une chaleur estivale et un ciel à peine voilé.
Merci à Fernand.
Jean-Michel Joyaud
2 Commentaires
Gérard sur 15/09/2020 à 11:56 #
Je suis très content Fernand. J’ai passé une excellente journée avec, pour moi, cette reprise des sorties club.
Un bon moment aussi à lire le bel article de Jean-Michel.
Merci à vous deux
Fernand Combe sur 14/09/2020 à 21:31 #
Merci Jean-Michel .
Ton article est encore plus beau que mon parcours .
A refaire .
Merci aux 26 participants si vous êtes contents , je suis très content.
Fernand.
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