Mini séjour dans le Doubs en 2021– Le Jura franco-suisse (Episode 2)
Le Doubs au cœur de la Franche Comté – du 8 au 12 septembre 2021
diaporama réalisé par Gérard Galland
Rando sacoches Haut-Doubs : les parcours en 3D de Christian, à voir absolument !
A la découverte de la géographie et de la géologie du Jura
Pour ceux qui comme moi, avaient découvert le Jura suisse en sacoches il y a 2 ans, ce séjour, certes plus court, représentait un parfait complément pour une vision exhaustive de ce massif jurassien d’une très grande richesse. Tout le mérite en revient, et j’en profite pour le remercier vivement, à Christian, qui par sa science du cyclotourisme, sa sérénité et son sens de la diplomatie a su rendre ce voyage très agréable et fort enrichissant.
La petite troupe (12 personnes, 2 dames et 10 messieurs, 10 « musculaires » et 2 « assistés ») s’est donc rassemblée sans encombre au Relais de la Vallée à Hyèvre-Paroisse au bord du Doubs et face aux Montagnes du Lomont. Cornaquée par une hôtelière très à cheval sur les consignes sanitaires du moment, la 1ère soirée nous permit de réviser avec le concours de Gérard le parcours programmé pour les 4 jours à suivre.
– Jour 1 Hièvre-Paroisse – Saint Hippolyte – 66 km et 1 200 m pour les plus mordus
Ce fut l’occasion dès le départ en empruntant un chemin de halage de constater que le Doubs, ce tranquille affluent de la Saône et donc sous affluent du Rhône était une voie navigable. Ce qui n’allait pas de soi au gré de tranquilles boucles, toutefois parsemées d’écluses hors d’âge. Un 1er détour et une 1ère étape matutinale à Clerval nous permit de préparer la première pause déjeuner. Il allait être également temps de montrer qu’un CTG ne contente jamais d’un parcours bucolique sans relief.
Au programme, c’est le fameux haut massif du Lomont auquel il a fallu « s’attaquer » avec le 1er col du séjour, un col emprunté par les coureurs du Tour de France lors de la 7ième étape du Tour 2019, le col de Ferrière (593 m) puis sa réplique pour les « accros » des cols et jusqu’au-boutistes (suivez mon regard…) le col de Pas de boeuf (728 m). Ce qui fut l’occasion de voir exceptionnellement notre président mettre pied à terre…. (S, si, nous avons une photo). Cette variante exécutée, il allait être temps de retrouver nos amis qui avaient souhaité suivre scrupuleusement le parcours initial et retrouver la vallée du Doubs en traversant une région touchée par la désindustrialisation et tout particulièrement Pont-de-Roide (360 m) qui, s’il fut le berceau de la famille Peugeot avec la création d’une usine de transformation des métaux et petite métallurgie, fut également le lieu de naissance de Jules Bonnot chef de la bande éponyme. A chacun ses références historiques. Il en faut pour tous le goûts. Un casse croûte au bord du Doubs et un traditionnel café plus tard, il s’agissait désormais de franchir le Doubs pour la grande difficulté de la journée.
Son nom, la Passage de la Douleur, tout un programme… : à partir de Pierrefontaine-les-Blamont, 3,9 km, 244 m de dénivelé, une pente de 6,3 % en moyenne, 3 passages à 10 %, 100 m à 12,2 % pour atteindre le Fort de Lomont (803 m). Pas de quoi faire peur à un CTG.
Pour une 1ère journée, c’était bien suffisant et la suite fut une tranquille descente dans la vallée, vers le confluent du Doubs et du Dessoubre à Saint-Hippolyte.
Saint-Hippolyte doit sa naissance à la présence du sel et son exploitation dès le XIIème siècle, le couvent des Ursulines (XVIIIème) restant un pilier majeur du bourg. C’est le long de ruelles étroites, avec ses vieilles maisons aux cours intérieures, fenêtres à meneaux, tourelles et escaliers de pierre qui rappellent l’époque médiévale, qu’un CTG se détend après une journée passée à coups de pédales.
La culture restait à l’honneur avec en apéritif, une présentation fouillée de la géologie du Jura faite par Dominique. C’est à un voyage dans le temps, en changeant d’échelle que nous a convié Dominique. Nous allions désormais pédaler intelligents, comprendre les reliefs qui nous accompagneraient toute cette fin de semaine et concrétiser les lignes de partage des eaux (Rhin ou Rhône) avec le voyage de l’eau en sous-sol ou en extérieur. Les faisceaux, effondrements et les plateaux n’auraient plus de secret.
Un excellent dîner nous attendait au Bellevue agrémenté d’un vin rouge local issu du cépage Trousseau. Ce cépage propre au Jura, donne des vins sombres et robustes mais souvent irréguliers, et n’arrive à maturité que sur les sols de graves les plus chauds. Nous nous rappellerons ainsi que c’est le soulèvement du Jura suivant le retrait des mers du secondaire (200 millions d’années) dont le dépôt de calcaires et de marnes qui aura permis cette typicité des vins du Jura (nous y reviendrons…)
– Jour 2 Saint Hippolyte – La Caquerelle (Suisse) – 50 km et 1 050 m
Attention, ce matin changement de ton…La pluie crainte et attendue a fait son apparition en ce début de matinée et le départ sera l’occasion de contrôler les équipements imperméables et de se préparer à en faire l’usage.
Mais les Dieux du cyclotourisme sont avec nous et la route vers la Suisse ressemble une voie vers le soleil, il est vrai que nous allions rejoindre la 7 (Et comme l’a chanté Charles Trénet « Que l’on soit deux, trois, quatre, cinq, six ou sept, c’est une route qui fait recette……………On est heureux nationale 7 »).
Ce fut donc finalement une navigation au sec le long du Doubs pour un trajet très roulant et somme toute très tranquille. Nous aurions pu être tentés par une friture de carpes ou une fricassée de champignons mais nous n’étions pas là pour çà et il était encore un peu tôt malgré tout. C’est ainsi qu’il nous aura fallu rouler 25 km pour s’élever de 40 mètres et franchir la frontière sans avoir rencontré l’ombre d’un gabelou (le commis chargé de recouvrer l’impôt sur le sel…) mais c’est vrai qu’il y a longtemps que le sel n’est plus taxé, la suppression de la gabelle étant intervenue le 1er décembre 1790. C’est à peine si nous avons eu le temps de remarquer les 2 cabanons faisant office de garde frontière, sans aucun panneau, ni étendard. Je profiterais de de cet instant où nous avons quitté le territoire national pour mentionner tous ces clochers comtois (aux aspects et couleurs bourguignons) qui auront jalonné notre parcours. Ces clochers se caractérisent par leur aspect de clocher-porche surmonté d’un dôme à l’impériale (c’est-à-dire à 4 pans bombés dont les courbes et contre-courbes dessinent une forme de S de croisant au sommet, rappelant ainsi la forme archée en croix des couronnes des empereurs). Ils comportent également généralement une horloge monumentale et des abat-sons au niveau des cloches. Je n’en ferai donc pas une liste fastidieuse mais compte sur quelques photos pour les plus remarquables.
Une fois passée la frontière, véritable enclave suisse dessinée par le Doubs en pleine Franche Comté, l’étape de mi-journée intervint à Saint-Ursanne (437 m), superbe bourg suisse à 33 km de Saint-Hippolyte. Il fallut bien admettre que la richesse de ce bourg contrastait clairement avec les derniers villages français menacés d’abandon…Ce qui était le plus remarquable était la physionomie médiévale et pittoresque de Saint-Ursanne. Un village médiéval, doté de 3 magnifiques portes, dans lequel nous avons pénétré par la porte Sud, la porte Saint Jean et le pont sur le Doubs dédié à Saint Jean Népomucène, le saint patron des ponts.
Il apparaît que la commune doive son nom, d’après une légende, à Ursan un ermite d’origine irlandaise mort au VIIème siècle. La visite du cloître adossé à la Collégiale nous permit de profiter des œuvres de Kim En Joong, un père dominicain coréen. Considéré comme peintre de la lumière, celui-ci a également réalisé de nombreux vitraux ornant de nombreux édifices religieux en Europe et dans le monde. Plus près de chez nous, on y retrouvera ses oeuvres à la cathédrale de Vaison-La-Romaine et à la paroisse de la Sainte Trinité à Lyon.
Une fois terminée la pause déjeuner, nous allions passer aux choses sérieuses plus en phase avec notre statut de CTG pour « enfiler » quelques cols comme certains enfilent des perles. Ce qui facilite la digestion, diront certains. Le 1er sera le col de la Croix (ou col du Mont-Terrible) 789 m. L’ascension aura éparpillé le groupe façon puzzle ; à l’arrivée blagues de potaches et anecdotes humoristiques permettaient à l’équipe de se reformer pour une fin d’étape originale.
Il allait être temps de profiter de la « cattinade » du séjour, un tronçon de plusieurs centaines de mètres sur terre heureusement sèche pour contourner finalement par une sorte de cirque Sainte-Ursanne à 800 mètres d’altitude. Ce sont donc dans la foulée, le col des Malettes (798 m) puis avec un retour au bitume le col des Rangiers (854 m) avant l’arrivée au col de la Caquerelle (834 m) qui marqueront le terme d’une journée finalement sans pluie ni difficulté majeure et toujours dans la bonne humeur.
C’est une charmante hôtelière qui nous accueillit dans son établissement daté de 1906 au charme désuet définitivement suisse. Pas de tentation de shopping sur ce plateau dédié aux randonneurs, au swin golf ou au tir à l’arc. Il n’était que temps de déguster pour certains une Cardinal, bière blonde légère de fermentation basse ou une Rivella boisson sans alcool à base de lactoserum typiquement suisse, avant d’écouter Gérard Galland présentant à mi-parcours un résumé documenté du déjà réalisé et du reste-à-faire les 2 derniers jours du séjour. Merci à lui pour cette mise en perspective et structuration du périple.
– Jour 3 La Caquerelle (Suisse) – Bonnétage (France) 78 km et 1 250 m
Temps sec mais d’un gris plutôt menaçant pour s’élancer sur cette crête qui suivra la Ligne de Partage des Eaux Rhin/Rhône ou Atlantique/Méditerranée pour ceux qui voient ou voyagent plus loin…….
La route en corniche (Corniche du Jura, la bien nommée) permettait de deviner le bassin rhénan via la vallée de la Birse dans une mer de nuages. Une route un peu plus fréquentée par les automobiles allait nous permettre d’entrer dans la région des Franches Montagnes.
Chacun son dada, certains, les cols, d’autres, les cépages et enfin, les races chevalines pour d’autres.
La région a en effet, donné son nom à l’unique race chevaline suisse, des chevaux de travail montagnards recensés depuis le XIVème siècle à la robe généralement baie ou alezane. De l’autre côté de la frontière ce seront les Comtois qui nous accueilleront (mais nous en parlerons le lendemain). Nous aurons en tout cas mesuré l’importance de l’élevage chevalin dans cette région en traversant les fermes dédiées à cet élevage et par l’activité en ce samedi autour du cheval (concours de calèches). Mais du paradis à l’enfer, il n’y a souvent qu’un pas. La succession de paysages bucoliques nous aura mené à la traversée des Enfers.
Ce fut une expérience qui nous aura permis d’apprécier l’humour suisse avec à l’entrée du bourg un panneau représentant Dieu disant à un angelot : « Tu peux ranger l’apéro, ils sont tous aux enfers… » Puis à la sortie un autre panneau mettant en prise 2 paysans locaux voyant passer un cyclotouriste ayant le feu aux fesses : « Encore un touriste qui revient des enfers…… ». Tout était dit.
Concernant la météo, il fallait croire que le ciel était encore une fois avec nous car une espèce de crachin plus ou moins dense allait venir atténuer les flammes de l’enfer…….
Et, effectivement les Dieux étaient avec nous car après nous être approvisionnés à Saignelégier, également pays de la Tête de Moine fromage AOP à pâte mi-dure se dégustant en rosettes très fines à l’aide d’une girolle, la pause déjeuner réalisée aux Bois (1 034 m) se fera au sec.
Une pause déjeuner qui nous aura permis de rencontrer le créateur de Pepper *1989, une marque de Gravel Bike en titane sise à La-Chauds-de-Fonds. Une équipée était en train de les essayer sur les chemins entre Franches Montagnes et Montagne du Droit avec sa crête culminant à 1290 m. Un concurrence pour les cycles Cattin ? Nous n’avons pas osé en demander le prix, proposant seulement un échange de monture.
Il était désormais de rejoindre le territoire français pour une longue descente vers les gorges du Doubs.
C’est sous le soleil que nous avons « touché le fond » au lac de Biaufond (611 m), une retenue d’eau artificielle avec son pont sur le Doubs. Il ne manquait dans ce bel endroit qu’un bar avec terrasse pour apprécier le cadre bucolique (avec ses cygnes) à sa juste valeur et ainsi attendre dans les meilleures conditions les irréductibles chasseurs de cols tentant d’accrocher quelques trophées supplémentaires à leur tableau de chasse. Certains parleront de faux-cols ou de cols de flanc…Se reporter à l’Association des Cent cols et à son représentant pour plus d’information. Cs irréductibles auront-ils gardé des forces pour remonter de l’autre côté de la gorge jusqu’au Fournet-Blancheroche (966 m) ?
Ils seront en tout cas montés à leur rythme pour retrouver le groupe au pied de l’église Notre Dame des Victoires. Pour une victoire, c’en était une… contre l’adversité et les railleurs. La journée n’était cependant pas terminée, l’approche du Belvédère de la Cendrée (partiellement privatisé…comme on le fit remarquer à certains) et des Echelles de la mort (finalement non accessibles en vélo) nous fournissait cependant une très belle vision des gorges du Doubs et du parcours de la journée.
Bye bye la Suisse, ses Franches Montagnes et sa Tête de Moine, voici le pays du Comtois et du Comté pour les spécialistes du cheval et les amateurs de fromage. Nous en avions terminé des difficultés du jour et nous pouvions rejoindre tranquillement Bonnetage (858 m) terme de notre étape et son hôtel Les Perce Neige.
Là encore, en guise d’apéritif, nous avons profité d’une intervention culturelle autour de la tradition horlogère de la région avec rappels historiques et anecdotes locales. En particulier, il nous sera rappelé que la Franche-Comté n’a été intégrée au Royaume de France qu’il n’y a qu’un peu plus de 300 ans (1678 par le traité de Nimègue) ou que le mètre est depuis 1983 défini à partir d’une durée de déplacement de la lumière dans le vide avec des horloges diaboliquement précises …. Un grand merci à lui et à Christian pour ces digressions culturelles au cours de ce voyage.
Le repas du soir aura permis de goûter à une seconde variation œnologique avec le cépage Savagnin, cépage phare du Jura et exclusif du vin jaune qui s’exprime ainsi parfaitement sur les marnes calcaires. Très aromatique, il peut être assemblé avec du Chardonnay pour plus de finesse et obtenir au nez des effluves de noix fraîches avec des notes toastées de comté.
– Jour 4 – Bonnétage – Hyèvre-Paroisse 81 km et 800 m
Un grand beau temps, un départ « à la fraîche « pour cette dernière étape avec déjà un peu de nostalgie. Une traversée du pays des fruitières avec un petit arrêt au Russey pour de dernières emplettes locales à quelques kilomètres de Morteau……. Morteau, sa saucisse mais aussi sa fonderie artisanale de cloches. Il allait falloir abandonner toutes ces braves montbéliardes qui nous auront accompagnés tout au long de ce périple rythmé par le son de ces cloches. Ce fut même une symphonie lorsqu’un troupeau tout entier fut paniqué par l’approche d’un peloton de CTG à pleine vitesse.
Le temps de reprendre un peu d’altitude à près de 1000 m, nous allions atteindre un 1er point remarquable avec La Roche du Prêtre, belvédère qui allait nous permettre d’avoir un superbe panorama sur le Cirque de la Consolation (ses falaises de 350 m) et la vallée du Dessoubre. Le Dessoubre a effectivement sa source au pied de cette reculée du massif du Jura. Nous rejoindrons également l’ancien séminaire de Consolation qui hébergeait une Fête de la nature en ce week-end de mi septembre. Accueillis par un magnifique attelage de 2 majestueuses comtoises, la petite troupe de CTG s’est égayée parmi les nombreux stands permettant la découverte de la très riche flore et faune locale. Motivés par le fait de ne pas arriver trop tard au terme de notre périple, nous avons malheureusement très vite repris la route, et ce, pour d’autres surprises. En effet, tout près de la sortie du monastère, un arbre mort s’était abattu juste avant notre passage.
Certains plaisantins laisseront à penser que Marick l’aurait vu de très près. Nous avons ainsi pu mesurer le grand avantage du vélo au regard des motos ou autres autos pour poursuivre un voyage coûte que coûte. Ce n’en était que la 1ère preuve, une seconde preuve intervint quelques 10 kilomètres plus tard après nous être élancés le long de la Réverotte lorsque nous avons pu vérifier que la route était bel et bien barrée …
par un éboulement. Nous étions dans le défilé des Epais Rochers (le bien nommé !), mais il n’y avait définitivement pas de quoi stopper un CTG. Un CTG d’autant plus motivé que la pause déjeuner approchait. Il n’était que le temps de travaux pratiques avec l’analyse du tuf (une substance pierreuse formée de dépôts calcaires) véritable éponge au contact de mousses et mesurer ainsi la géologie du territoire. La poursuite du défilé allait nous permettre de reprendre un peu de hauteur pour une pause sur le plateau de Pierrefontaine-les-Varans (692 m). Foin de sauriens asiatiques dans le village, l’origine du nom est une transformation de Varest au XIVème siècle, Varaiz et Vautran au XVII et XVIIIème siècle. Le temps d’une pause café et d’un périple sur ce plateau peu accidenté, ce n’allait plus être qu’une longue descente jusqu’à l’arrivée en rejoignant le Val de Cusance puis en suivant la vallée du Cusancin à partir de la Source bleue, dernier intermède touristique. Il ne restait plus que 2 grandes parties de manivelles, la 1ère pour rejoindre Baume-les-Dames (268 m) et la seconde le long du Doubs sur la voie verte, le chemin de halage en aval de notre point de départ d’Hyèvre-Magny (275 m).
Le terme de ce séjour se trouvait atteint une fois traversé le pont permettant de rejoindre le Relais de la Vallée lieu de stationnement de la remorque CTG et des véhicules. Un périple d’environ 280 km et 4 000 m de dénivelé sans aucun problème mécanique, aucune crevaison, aucune perte, les yeux de CTG emplis de la flore et faune jurassienne et des reliefs parcourus, enrichis de récits et de rencontres.
Vivement le prochain séjour sacoches dans d’aussi bonnes conditions et dans une aussi belle région dotée d’un tel patrimoine.
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Jacques Wald
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