CORSE 2015
Les CTG au col de Bacinu
Vendredi 8 mai. 14 heures, le car Grindler conduit par Christian qui sera parfait de bout en bout du séjour, quitte le parking de l’hôpital sud avec 38 CTG à bord, direction la Corse pour neuf jours de vélo. Nous accosterons le lendemain à Ajaccio après une traversée de nuit sur un bâtiment de la Corsica Ferries.
Samedi 9 mai, nous voilà à pied d’oeuvre. La première étape nous mène de Porticcio à Propriano, via les cols de Gradello et Cortone, 75 km et 1300 mètres de dénivelé pour ceux qui effectueront le plus long parcours. Quatre d’entre nous, André, Alex, Jules et Francis font 20 kms de rab’ et rajoutent au programme le col de Baciello.
Dimanche 10 mai. La troupe CTG doit traverser la Corse d’ouest en est pour rallier Porto-Vecchio. Où l’on va s’apercevoir que le parcours des Roues Cool était plus difficile que celui emprunté par les autres cyclos. Ceux qui sont passés par Tirolo savent de quoi je parle. Tous les participants se retrouvent au col de Bacinu pour une photo de groupe. Il fait beau, il fait chaud, le pied ! Sauf pour Gérard Mariaquer qui est victime d’une intoxication alimentaire déclenchée par un sandwich acheté dans une station-service à Olmetto. Pour Gérard, la fin de l’étape sera une galère sans nom . Aidé par Paul Claustre et Jacky Romeyer, il rejoindra l’hôtel dans la voiture d’un particulier serviable. Douchés, reposés, les CTG peuvent partir à la découverte de Porto-Vecchio, de la vieille ville et de sa citadelle. Le soir, ceux qui ne sont pas allés se coucher comme les poules, seront les témoins d’une fête portugaise en l’honneur de Notre Dame de Fatima. C’est l’occasion d’une procession à travers la ville avec la Vierge portée à dos d’homme. Plus de deux cents personnes participent à cette cérémonie conduite par des religieux en chantant l’Ave Maria et en portant des lumignons à bout de bras.
Lundi 11 mai. Le long weekend de l’Ascension est terminé, les gens retournent au travail. Les CTG vont l’apprendre à leurs dépens sur le circuit en boucle qui va de Porto-Vecchio à Bonifaccio via Figari. Le trafic routier est à son comble. Mais ce désagrément ne pourra pas nous faire oublier la beauté unique de Bonifaccio. La majorité des CTG pique-niquera à proximité du cimetière marin : la plus belle terrasse qu’on puisse imaginer avec vue sur les îles Lavezzi et au-delà, la Sardaigne. Les Roues Cool eux optent pour un circuit qui leur fait découvrir les belles plages de Porto-Vecchio, Palombaggia et Santa-Giulia. Le soir au repas, nous recevons la visite du journaliste de Corse-Matin, Hervé Méla, qui nous propose de faire le lendemain une photo de groupe sur la ligne de départ du Tour de France 2013, celui de la centième édition. Un article sympa agrémenté d’une photo rendra compte deux jours plus tard dans les pages locales du journal du séjour du CTG en Corse.
Mardi 12 mai. La mise en place de la photo sera source de quelques éclats de voix, mais à l’heure dite, la quasi totalité des CTG est là en tenue ; qui avec le maillot club, qui avec celui du BRA. Finalement le groupe s’ébranle autour de 8h50 en direction de Solenzara.
La journée est inoubliable. La montée vers l’Ospédale, la sortie du village et la découverte du lac sur la main gauche qui évoque des paysages nord-américains, le chaos du col d’Ilaratta (993 m), Zonza et son escale repas, les six derniers kilomètres jusqu’au col de Bavella (1218 m), la longue descente- 40 kms- vers Solenzara entrecoupée par le col de Larone (608m), tout sur cette étape est un enchantement. Jusqu’à la découverte de l’hébergement dans l’hôtel « Le Solenzara », un trois étoiles à proximité de la mer et équipé d’une piscine à débordement qui nous fait sentir que nous sommes des privilégiés.
A ce sujet, il faut souligner la qualité des hôtels retenus par Bernard Bianchin, de même qu’il faut signaler la qualité des parcours proposés par lui et par Patrick Lacheaud. Un mot aussi pour l’organisation globale du séjour qui fut sans la moindre fausse note.
A Solenzara, nombre de Cétégistes s’adonneront aux joies de la baignade en mer. Le dîner au Marina et sa méga daube-pâtes, le petit-déjeuner du lendemain en plein air sont aussi un grand plaisir.
Mercredi 13 mai. Solenzara-Corte. La cinquième étape nous conduit au centre intellectuel et militant de la Corse, Corte. Les Roues Cool ont fixé leur départ à Ghisonnaccia. Comme l’ensemble du groupe, ils passeront à Vezzani où nous bénéficierons d’un accueil très chaleureux par la dame du bistrot. C’est sur cette étape que va se produire le plus grave incident de notre semaine corse. Nous n’avons pas effectué vingt kilomètres qu’un accrochage entre Gérard Galland et René Rossignolo, met nos amis à terre. Le premier souffre de l’épaule et des côtes, le deuxième d’une fracture de la main. Pour René, le vélo c’est terminé. Le reste de son séjour se fera dans le car en compagnie d’Anne-Marie, de Jean-Louis Barro -victime sur cette étape d’une attaque d’arythmie- et de Jacky Romeyer qui lui a connu un problème de… selle.
Retour au vélo. Les trois plus courageux, Alex, André et Jules « feront les écritures » en passant par Ventiseri (plus 600 m de dénivelé) et du zèle en poussant jusqu’au défilé de l’Inzecca. La journée sera une incursion dans la Corse profonde, celle du duo d’ânes qui trottine le long de la route, de vaches qui broutent les bas-côtés, de bandes de cochons noirs qui s’ébrouent dans la boue ou prennent leur bain dans la cavité creusée dans la roche par une source, des stèles funéraires dressées en souvenir de quelques nationalistes tombés pour la cause, de victimes d’une vendetta, de morts de la circulation. A Corte, nous retrouvons Hervé Pérez et Gaby Vion, qui font du rando-saccoche depuis Bastia et qui poursuivront leur périple jusqu’en Sardaigne avec une vingtaine de CTG. A Corte, les plus curieux se sont encanaillés à « La Vieille Cave », proche de la place Paoli, l’antre remplie des meilleurs crus de la Corse et de ses muscats sur laquelle règne Manu, le patron au crâne rasé et au cigare.
Jeudi 14 mai. Corte-Porto, 88 km, l’étape pourrait se résumer ainsi : une longue montée jusqu’au col de Vergio, 1477 m, le point culminant du séjour, une longue descente vers Porto au niveau de la mer. De ce trajet on conserve en mémoire la beauté des gorges de Santa Reggina, celles d’Evisa, Calacuccia et son barrage, l’arrivée au sommet du Vergio battu par le vent, la forêt de pins Laricio et encore l’apparition de la Méditerranée au sortir d’un virage lors de la plongée vers Porto. Porto avec ses « calanches » que certains découvrent par bateau depuis la mer. A couper le souffle !
Vendredi 15 mai. Porto-Sagone- col Saint-Antoine-Sagone. La crainte de la pluie dissuade plusieurs cyclistes d’entreprendre la totalité du parcours. Ceux-là choisissent le confort du transport en bus pour rallier Sagone. Les autres, les plus nombreux, font fi des quelques gouttes qui tombent du ciel pour respecter le programme du jour. C’est le bon choix, la pluie cesse sitôt le départ. La vue de Piana, les récompense de leurs efforts. A Sagone-Esigna, la troupe cétégiste est aux premières loges pour admirer la Méditerranée en furie au point que la baignade est dangereuse ce que signale un drapeau noir. Mais le spectacle sur la mer démontée est du premier ordre, même si le grondement du ressac empêche certains de fermer l’oeil de la nuit.
Samedi 16 mai. Sagone-Ajaccio, 60 km -dernière journée. Le soleil est de retour, la fraîcheur a disparu, le séjour se finit en fanfare, cool, tranquille, sans trop d’efforts à faire, une vraie promenade de santé. A 15 heures, tous les vélos sont rangés sur la remorque, le CTG est au complet ; il n’a égaré personne en route. Les participants disposent de quelques heures pour flâner dans Ajaccio avant l’embarquement à 18h, l’appareillage à 20h00, le retour de nuit à Toulon puis au petit matin vers Grenoble. Séjour en tout point réussi.
Francis Larribe
2 Commentaires
JOCQUEL JEAN CLAUDE sur 10/06/2015 à 18:36 #
En tant que président du club cyclo de Veynes (hautes alpes) serait-il possible d’avoir plus de renseignements sur votre séjour en Corse ( hébergement et financement )?? Vos commentaires et photographies m’ont beaucoup intéressé et je voudrai en faire profiter mon club.
Merci d’avance, amicalement Jean Claude Jocquel
faure jean-pierre sur 31/05/2015 à 09:28 #
Bravo et merci pour cette évocation vivante et détaillée d’un séjour dans une des plus belles régions françaises !
Un superbe périple qui associe beauté des paysages, effort physique et confort à l’étape dans une bonne ambiance amicale! C’est ça l’ADN des CTG!
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