1 et 2 juillet 2023…les CTG révisent leur BAC…
Le Brevet Alpin de Cyclotourisme, côté club
Une nuit de bébé. Pas le temps d’une pensée, la plus infime soit-elle, avant de s’endormir. Au réveil, des paysages gigantesques flottent autour de la chambre. Il avait bien dit le doudou, tu verras, tu oublieras les motos ou les désagréments, tu ne retiendras que le beau ! Le B.R.A. club, c’était hier et avant-hier.
On se retrouve à Allemond Enfin ceux qui ont opté pour le B.A.C (Brevet Alpin de Cyclotourime), pas pour le super B.A.C parcours qui ajoute la remontée au col de Sarenne et porte les 2 journées à près de 5500 m. de dénivelé. Eux ont déjà décollé.
C’est un peu confus au départ, il y a ceux qui sont partis avec les super BACistes mais qui ne font que le petit BAC, ceux qui font le petit BAC mais vont rouler plus vite pour rejoindre un moment les super BACistes, les bagages des uns et des autres étant sous la houlette de Marcel qui conduit le fourgon de ravito et de dépannage. Peu importe après tout, chacun sait ce qu’il veut faire et souhaite surtout réussir ce qu’il s’est mis dans la tête ou dans le cœur. Ainsi des Chantal P. et L., de Bernard, Rémi, Pascal et Gigi, et d’autres qui n’ont pas encore ce brevet dans leurs annales. La doudouce, elle, n’a d’autre projet que de suivre son doudou ( on verra…)
On s’ébranle donc sur la petite route qui grimpe au village d’ Allemond. C’est tranquille et surtout les rayons du soleil caressent ce versant. Après quelques kilomètres de douce mise en jambe, on rejoint la route principale à 5 km de Rivier d’Allemond. S’ensuit une descente en épingles qui annonce le profil de remontée comme un redoutable casse-pattes. On fait avec, c’est le début du voyage et chacun ménage sa monture. On sait qu’on en a pour une quinzaine de kilomètres et plus on avance, plus le paysage s’ouvre.
les demoiselles du CTG au barrage de grand Maison
Bientôt le barrage de Grand Maison avec sur la droite, le col du Sabot et, pour la doudouce, des souvenirs fabuleux de VTT pour rejoindre le lac en venant de tout là-haut… Premières pauses en groupe dans le miroir du lac. Chacun se crème puis pédale à tire d’aile dans la large vallée, longeant les parcs à moutons, les fleurs et les alpages verdoyants. Au loin, les aiguilles d’Arves clignent de l’œil, la plus à gauche a baissé sa paupière sous un nuage. Petit crochet au Glandon où – nous ne le savons pas encore – quelques motards annoncent les concentrations de l’été… Deux kilomètres encore et nous nous rassemblons au col de la Croix de fer (2067m) pour les photos. Quelques lacets en dessous, c’est le pique-nique près d’un petit lac puis un sympathique café à l’entrée de St Sorlin d’Arves. Le ciel se couvre mais tout reste encore bucolique quand après voir dévalé quelques virages et traversé (trop vite au goût de la doudouce) le village, on reprend 400 m jusqu’au col du Mollard (1630m). Des photos encore tandis que Jules nous met en garde ne pas prendre trop de vitesse dans les 48 lacets qui nous attendent…
le lac du Laitelet pour le pique nique
La doudouce se promet de les compter, ce serait amusant. Mais dès le troisième, elle renonce. La pluie s’est invitée, le macadam assez défoncé est plissé de trous et de rainures, parsemé de feuilles mouillées par endroit. Elle essaie de prendre les virages bien larges, sans aller vite. Elle a rangé les lunettes qui, trempées de gouttes, ne servent plus à rien, il fait frais. Ce n’est pas un temps à mettre un chat dehors, d’ailleurs aucune voiture ne les croise.
Enfin la vallée, mais une petite déconvenue : avant St Michel, il faut remonter de Villargondran jusqu’au hameau du Bochet, qui ne serait pas vilain si on était sec et fringant, puis suivre la nationale pendant 5 km. On ne fait pas le détour pour appréhender les usines d’aluminium car il pleut franchement. Autant écourter la visite de la Maurienne. St Michel paraît triste et terne et personne ne s’attarde en dehors de l’hôtel où Danie, Joëlle et Daniel nous ont rejoints.
pause café à l’auberge des Turins à St Sorlin d’Arves
Au réveil, la ville est encapuchonnée de nuages et de brouillard. Chantal P. a la mauvaise surprise de voir que sa batterie n’a pas chargé. Le doudou et Daniel se penchent sur le problème, essaient en vain d’en monter une de rechange : les fiches ne sont pas compatibles. Et le doudou, qui n’en est pas à son premier Télégraphe (1566m) et compatit à la déception de Chantal, lui prête son vélo et monte dans le véhicule suiveur. Après les 800m de grimpette en forêt, il reprend son bien car, pour son col chéri, il ne laisse pas passer son tour. Chantal espère pouvoir atteindre le Galibier avec les 45% de charge qui lui restent. Que nenni ! Après la traversée rieuse de Valloire, la halte aux sculptures de paille (de glace en hiver), elle mouline jusque Plan Lachat où, tout s’arrête brutalement. Pas de rémission, il lui faudra monter aux côtés de Marcel et regarder avec empathie et envie, les copains souffrir…
euphorie communicative au col du Télégraphe
les granges du Galibier…ouf …plus que 4 km….
Le temps s’est franchement dégagé. Au loin, le col des Rochilles que les Vététistes ont traversé avec enthousiasme à l’automne dernier, les roches imposantes du pic du Galibier, les alpages où s’ébrouent les cloches des tarines, les orchidées et les gentianes qui saluent au bord de la route : l’immense et la miniature cohabitent splendidement. On a rangé les pelures, le soleil tape suffisamment pour que chacun arbore les manches courtes et le maillot du club. On est fier d’être là, d’appréhender la rampe de 8 à 10 % qui conduit aux Granges où l’on fait le plein de Beaufort, on sourit aux photographes postés dans les virages-clefs.
Mais on grimace quand même beaucoup. La doudouce, elle tire la langue parce qu’elle trouve cela dur mais aussi un peu, beaucoup, parce que les motos qui frôlent, qui doublent et même klaxonnent, ça la met franchement hors d’elle. Les motards ne semblent pas savoir ralentir pour regarder et leurs seuls clichés sont ceux de pitres en carapaces de cuir, le gant pointé sur l’altitude du col (2642m). Là encore, c’est la foire d’empoigne, à qui réussira à se faire prendre seul ou avec ses copains, sans la bande d’indésirables qui postulent devant les panneaux.
sur le toit de la planète des cyclos
Enfin, pour le club, tout le monde est arrivé ou a passé le col mythique : Hassina et Bruno ont fait l’ascension d’une traite, Fabienne et Henri n’ont pas attendu pour redescendre au Lautaret, Joëlle et Daniel ont accompli une première en tandem sur le versant savoyard ce dimanche. Et tous les CTGistes qui en avaient rêvé, se resserrent pour tenir ensemble dans le cadre : Jacques, Alex, Christian, Mireille, Christine, Isabelle, Carole et tous les autres… Le temps d’une griserie, chacun oublie les crampes et les ronflements des moteurs.
Il faut le savoir, jeudi matin, le col du Galibier sera fermé à la circulation, ouvert pour le seul bonheur des cyclistes… On y reviendra donc un jour, même s’il faut contourner les névés, pour jouir du vrai grandiose et des premières marmottes que le printemps débusque. On y reviendra pour s’extasier en silence ou chantonner Ferrat Que la montagne est belle.
Pour l’heure, il faut quitter ce marché à touristes. La bande s’effiloche en contemplant la Meije, on jouit du paysage sans effort, c’est la suprême récompense. Seule la traversée des tunnels impose de la prudence mais le revêtement est bon et les automobilistes plutôt courtois. En voyant le panneau de Mizoën, on s’incline en pensant aux super BACistes qui sont remontés au col de Sarenne (1999m). On fait un peu profil bas dans la rampe des commères puis on file, on file, les cheveux au vent sur la digue qui longe la Romanche.
A Allemond, Jo et Isabelle font le compte-rendu du périple des super BACistes, bon repas, superbe parcours et groupe homogène que, par chance, la pluie n’a pas dérangé en montée.
Et dans quinze jours, nous serons là de nouveau, en cyclistes bénévoles avertis, pour le B.R.A.et B.A.C officiels, si cher à Jules…
Evelyne …alias « la doudouce » à Hervé.
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