“cyclomontagnarde” des Cévennes 1 ère édition 25 et 26 juin 2022
Une “cyclomontagnarde” , c’est une randonnée à bicyclette digne d’une étape du tour de France cycliste !
200 km minimum, 4000 m minimum de dénivellation, organisée par un club affilié à la FFVELO, dans l’un des 5 massifs montagneux Français, à effectuer en 1 ou 2 jours selon les capacités de chacun.
Evelyne s’est mise au vélo sur le tard par amour d’un beau garçon et nous raconte sa préparation physique et mentale, ses doutes, ses joies, sa réussite .
Evelyne prend son envol dans le col de Montmirat
Les doudous dans les Cévennes
La première cyclomontagnarde des Cévennes : sur les petites routes le long du Lot et dans les gorges du Tarn, 4129m de dénivelé sur 2 jours, en une seule journée pour les cracks (il n’y aura qu’Henri G. pour s’y lancer et y représenter le CTG), c’était tentant – un peu effrayant aussi – mais pourquoi pas… ? (la doudouce, elle est du bois dont on fait les flûtes, il dit toujours le doudou).
sérénité dans la montée à la Bastide Puylaurent
Pour bien se préparer (sérieux les doudous, quand il s’agit du CTG ) et puis bien sûr, pour s’offrir les plaisirs d’une escapade avec Puck, ils sont partis 3 jours plus tôt dans un camping à Villefort, en Lozère. Un premier viron les conduit dans le superbe village médiéval de la Garde Guérin (avant les gouttes), à la Bastide de Puylaurent (à l’abri des gouttes), jusqu’au monastère Notre Dame des neiges (après les gouttes) avec un retour par Pied de Borne (une reconnaissance involontaire à la descente du parcours de la première montée de la cyclo). Vu la météo, ils occupent la seconde journée par la quête d’un parking pour Puck pendant l’épreuve et se baptisent les glus auprès du village vacances qui doit accueillir le CTG. Finalement ils jettent leur dévolu sur le camping de la Palhère (à recommander) avant de grimper le long de cette rivière juqu’au col du pré de la dame, que le doudou connaissait déjà sous la pluie et la neige, et au belvédère des Bouzèdes – un incontournable pour apercevoir le Ventoux !
En milieu d’après-midi, les voilà à pied d’œuvre pour récupérer les plaquettes d’inscription. On cherche un peu le 65 et le 66, tout d’abord parmi les individuels puis parmi les clubs. Et là, vérification du listing, pointage des sacs un à un, il manque plusieurs fois quelque chose, les bénévoles sont charmants mais un peu confus. Les doudous patientent, c’est facile avec les saladiers de fraises tagada (Haribo, sponsor notable de l’épreuve). Les voilà, chargés d’un lourd carton en train de gagner le centre quand ils tombent sur Bérangère puis Martine et Dominique. Les uns, les autres arrivent, on prépare les vélos avec quelques petits en-cas (les ravitaillements annoncés semblent un peu légers), on les abrite dans les chambres et après un dîner sympa, on programme un réveil matinal. Le petit déjeuner est copieux, on fait des réserves puis chacun s’ébroue jusque Villefort puis en descente sur Pied de Borne. Elle n’aime pas la doudouce, les passages d’ombre et soleil, elle craint les trous, les rigoles, les rails, les dos d’âne, et déteste piloter à l’aveugle. Heureusement la montée commence…
Elle se sent bien seule, la doudouce, elle se fait dépasser, double aussi quelquefois, elle ne sait pas où ils sont les uns les autres, pas même le doudou qu’elle pense derrière mais qui ne la rattrape pas. Comme elle compte s’arrêter à La Bastide, elle tombe sur Laurence qui lui affirme que tout le monde est devant. Alors elle continue la doudouce puis se fait larguer dans les descentes. Pas de repas au Bleymard, elle est maintenant pleine de doutes, se sent bien seule, suit tout droit la route qui lui semble logique, vague souvenir de
ravito à Bagnols les bains
l’itinéraire qu’heureusement ils avaient consulté la veille. Enfin, à Bagnols-les-bains, des barnums, du monde, des membres du club et enfin le doudou ! Tout cela accompagné de plateaux-repas et le moral revient. Ils traînent les doudous, attendent Joëlle et Daniel sur leur tandem, se promettent de rouler ensemble, entament le col de la Loubière, traversent le Causse jusqu’à Sauveterre, battus par un vent de face. Enfin, le paysage change avec les grands lacets et la descente sur Ste Enimie, magnifique village au bord du Tarn. Les doudous rejoignent les cyclistes bleus et jaunes installés en terrasse, attendent les derniers et Jules qui assure la fermeture. Les glaces sont bonnes et digestes pour la dizaine de kilomètres
ya pas de mal à se faire du bien
qui restent. Au centre, le ciel est menaçant mais n’empêche pas les baignades dans le Tarn ou la piscine. Le dîner sera servi à 19h15 dans la salle des fêtes qui coiffe la route en haut d’un raidard. Et là, c’est de l’inédit !…
Comme l’horaire a été fixé, ils sont tous là, les membres du CTG mais on les fait patienter dehors, le service n’est pas prêt. Une dame qui joue la maîtresse de maison, précise que 160 convives cyclistes sont attendus et que chacun viendra se servir. Mais à supposer le savoir vivre des sportifs, c’est sous-estimer les estomacs aux dents longues, les kilomètres qui creusent et ignorer la petitesse de la banque (quelques mètres) où chacun sera sensé emplir son assiette. Pour l’heure, quatre longues tablées ont été dressées avec autant de chaises en vis-à-vis tout du long. Patrick obtient que le CTG s’installe à la première table avec promesse de ne pas bouger avant le mot d’ordre. D’un côté, ils sont installés confortablement (plutôt largement) mais de l’autre, on n’imagine pas comment deux
ah ce que l’on est serré chantaient les sardines…
chaises supportant une personne vont pouvoir passer. Et cela, à tête reposée, sans le charivari de ceux qui se lèvent, reviennent avec des plateaux pleins et dégoulinants, se rassoient tandis que leurs voisins circulent. Ceux du CTG, assis, patientent. Tandis que chacun s’adonne à des considérations silencieuses sur les aléas du service à venir, l’organisatrice annonce que finalement, les convives resteront à leur place et que les bénévoles feront le service. Soupirs de soulagement devant cette soudaine lucidité.
plus il y a de fous, moins il y a de riz…mais on a bien ri quand bien même…..
Le premier plateau arrive avec des parts de tartes à l’oignon, suivi d’un second présentant de fines tranches de viande de porc, enfin des rondelles de courgettes en beignets (là le rapport travail de préparation et rendement calorique pour des ventres affamés est assurément négatif). Chacun compatit avec le bout de table (qui ne voit jamais le jour, ou plutôt les plateaux) en ne prenant qu’une rondelle ou qu’une seule tranche. Comme les bénévoles sont un peu lents, autrement dit déjà débordés, Jacques, en œnologue-serviable, va chercher les pichets, le rouge, le rosé, à volonté, rapporte du pain, de l’eau pour finalement seconder aimablement les dames du service. Il fait passer un plateau de rosbeef admirablement tendre et chacun salue son dévouement et son habilité. Quand on aperçoit des saladiers et du melon sur les tables voisines, on réclame son dû. Jacques affiche un coup de mou, ou plutôt d’impuissance. Isabelle prend le relais et revient avec des assiettes de fromage. Les parts sont petites mais chacun se permet d’y revenir deux ou trois fois car la tomme est suivie de comté ou de st nectaire local. Le vin et le pain sont en suffisance. Bientôt, les premières parts de gâteaux à la châtaigne et au chocolat circulent avec de nouvelles portions de tartes à l’oignon. Enfin un plat à gratin profond arrive en bout de table, chacun avale sa bouchée sucrée pensant fondre sur les pâtes et les sucres lents. Mais déconvenue promptement partagée, il s’agit d’une sauce copieuse, vaguement rose de tomate qui doit accompagner la viande. Chaude, froide ? Peu s’y essaie quoique pour l’heure, le pain trempé dans la sauce, c’est toujours cela de pris. Isabelle goûte courageusement, d’autant que c’est son butin.
Personne ne sait quand on est à la fin du repas. Chaque table a bénéficié de la surprise d’un menu unique, dans un ordre imprévisible et raisonnablement inversé d’un bout à l’autre de la même tablée. La salle commence à se vider. Premiers installées, les CTG sont aussi parmi les derniers à renoncer. Vraiment, quand seule l’assiette de citrons vierges continue de trôner avec une sauce aïoli, qu’il n’y a plus aucun espoir de se mettre quelque chose sous la dent, les voilà qui quittent la salle. Somme toute, le vin a coulé généreusement et les rires et fous rires ont tenu lieu de toute conversation. Au final, de rire ou de manger, nul n’est sensé dire ce qui nourrit le plus…
Après un tel repas, le petit déjeuner auquel les CTG se présentent matinalement (si possible avant les autres clubs) offre une maîtrise surprenante. Une seule ration de café mais au moins on se promet d’en découdre avec les 20 kms de montée du col de Montmirat affichant des pourcentages conséquents. Mais on est joyeux, on rigole intérieurement en repensant à la soirée de la veille et on file déjà jusqu’au ravito de Pont de Monvert. On rechausse pour le col du Finiels, toujours sans pluie et l’on se retrouve au soleil pour le repas dans le hameau de Cubiérettes. Comme il ne reste que de la descente et du plat, on s’attend et on fait une arrivée en tir groupé à Villefort. (La doudouce, elle s’est accrochée pour pédaler comme une folle, elle a adoré tout en ayant un peu peur).
Tous les CTG sont là, ceux qui se sont déjà changé en civils et ceux qui traînent en costumes de scène, pour applaudir quand Jules reçoit le granit du club le plus représenté. Puis chacun reprend la route, sauf le doudou et la doudouce qui se la coulent douce dans un camping fort aimable, se prélassent à la piscine puis dînent d’une boîte de saucisses lentilles suivie de fromage… dans l’ordre établi.
Et la doudouce de songer qu’avec le CTG, entre dîner gastronomique aux 18 plats en Ligurie et repas léger dans le désordre des Cévennes, on peut tirer au sort : mais la seule valeur sûre, c’est que l’on trouve toujours l’énergie de pédaler avec le sourire…
arrivée en trombe du grupetto CTG
quand ça fait mal, Marcel est toujours là…
les CTG remportent la coupe du plus grand nombre de participants à cette 1 ère CM des Cévennes et gorges du Tarn
Jules Arnaud
1 Commentaire
Fernand Combe sur 09/07/2022 à 21:24 #
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